Portraits de rivière – la rivière des Outaouais

Photo en couverture : Olivier Cameron Trudel

Territoire à la biodiversité étonnante, mais aussi aux problèmes de pollution importants, la rivière des Outaouais est la huitième plus grande rivière du Canada et le principal affluent du fleuve Saint-Laurent. Bien connue comme étant une partie de la frontière entre le Québec et l’Ontario, elle prend sans source dans les Laurentides, dans le lac Outaouais. Se transformant tantôt en lacs, tantôt en rapides tumultueux, la rivière coule sur 1 271 km et draine un territoire de 146 300 km2. Cela correspond au double de la taille du Nouveau-Brunswick!

Photo : Olivier Cameron Trudel
Photo : Olivier Cameron Trudel

La rivière des Outaouais en bref

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Territoire ancestral du peuple algonquin, route majeure de la traite des fourrures et site de l’essor du commerce du bois au 19e siècle, la rivière des Outaouais joua un rôle important dans l’histoire et l’économie canadiennes. La biodiversité y est aussi importante. Les eaux de la rivière abritent plusieurs espèces de poissons, comme le maskinongé, l’esturgeon et le lépisosté osseux, alors qu’on retrouve également de nombreux invertébrés comme l’escargot, l’écrevisse et plus d’une douzaine d’espèces de moules d’eau douce. Quant aux insectes aquatiques (nos fameux macroinvertébrés benthiques*), ce sont plusieurs espèces connues qui se retrouvent dans le cours d’eau : la demoiselle, la libellule, et l’éphémère, notamment. Les forêts et les milieux humides bordant la rivière sont l’habitat de 300 espèces d’oiseaux, et de 33 espèces de reptiles et d’amphibiens.

Photo : Olivier Cameron Trudel
Photo : Olivier Cameron Trudel
Photo : Olivier Cameron Trudel

Toute cette richesse subit toutefois divers stress : urbanisation croissante, destruction des milieux humides, pollution industrielle, pollution des affluents, raccordements croisés (tuyaux d’eau de pluie branchés en réalité sur les eaux usées, et donc, qui amènent ces dernières directement aux cours d’eau), pollution par les microplastiques, lessivage des terres agricoles… les sources de pollution sont nombreuses dans cette vaste région! C’est pourquoi plusieurs organismes de protection de l’environnement sont actifs sur le territoire : organismes de bassins versants, parcs nationaux, organismes citoyens et de conservation de la nature s’activent quotidiennement pour conserver et valoriser toute la richesse des milieux naturels de la rivière des Outaouais.

Photo : Olivier Cameron Trudel

Suivie depuis 2017 dans le cadre de J’adopte un cours d’eau et ensuite dans le cadre de Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir, la santé de la rivière à nos stations oscille entre précaire et bonne. Divers paramètres peuvent expliquer ces résultats : la présence de bandes riveraines ou non, les années 2017 et 2019 ayant été le théâtre d’importantes inondations, le développement urbain, etc. Toutefois, la grosseur et l’étendue de la rivière font en sorte qu’il est très difficile de confirmer quoi que ce soit ; il sera donc important de suivre cette rivière sur plusieurs années, pour pouvoir mieux évaluer son état de santé et sa réaction aux changements climatiques. Avec ses parcs et ses sentiers en bord de cours d’eau, la rivière des Outaouais est un lieu essentiel pour les citoyens de cette région. Il est donc important de planifier des mesures afin de conserver ce cours d’eau et tenter d’en améliorer son état.

* Macroinvertébré benthique : un macroinvertébré benthique est un animal dépourvu de colonne vertébrale ou sans squelette interne. Le mot « macro » signifie qu’il est visible à l’œil nu et « benthique » indique qu’il se retrouve au fond des cours d’eau et des lacs. Ces animaux forment un important maillon de la chaîne alimentaire et plusieurs d’entre eux participent également à la décomposition de la matière organique.
Photo : Olivier Cameron Trudel
Des rivières surveillées : s’adapter pour l’avenir, bénéficie d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Action-Climat Québec et rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

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