Oiseau de marais et marécages. Préférence pour les marais à carex dense ou des plantes basses. Habitat caractérisé par la présence de tapis de végétation morte utilisée pour couvrir le nid (habitat pas indispensable en dehors de la période de couvade). En période de nidification, préférence pour la partie supérieure des marais d’eau douce et saumâtre de grande étendue avec une végétation dense et courte (habitat devant demeurer humide).
Espèce omnivore : graines (p. ex. : carex, jonc, graminées), petits invertébrés, insectes et araignées.
L’aire de reproduction est restreinte au Canada et au nord des États-Unis. Son aire de répartition au Québec représente environ 25% de sa répartition mondiale. L’espèce niche dans le sud du Québec en particulier le long du fleuve Saint-Laurent, jusqu’en Gaspésie et le long de la rivière Saguenay. Quelques mentions estivales ont été faites en Abitibi-Témiscamingue. L’ile aux Grues est un site important de nidification. La période de reproduction a lieu entre la fin du mois d’avril et la mi-mai. La nidification commence au début du mois de juin. Les mâles sembleraient territoriaux. Cinq à dix œufs sont pondus par la femelle. L’incubation est faite par les deux sexes durant une vingtaine de jours. La femelle produit une couvée par année mais une autre est produite si la 1ère ne survit pas. Les jeunes sont nourris au nid par les deux parents pendant deux jours, puis ils suivent la mère pour s’alimenter. Elle cherche de la nourriture et les alimentent à proximité du nid. Les oisillons commencent à se nourrir par eux même trois jours plus tard, entièrement seuls environ à 11 jours. Ils sont couvés durant trois semaines maximum et volent à partir de 35 jours. Il reste de nombreuses inconnues dont l’âge de la maturité sexuelle et le taux de survie après l’éclosion.
Statut au Québec:Espèce désignée comme èspèce menacée en octobre 2009. Rang S: S2. Rang G : G4. |
Statut au Canada:Espèce désignée comme désignée, statut attribué par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) depuis novembre 2009. Espèce désignée comme préoccupante par la loi des espèces en péril depuis 2002. Espèce protégée en vertu de la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, loi interdisant d’Avoir en sa possession un individu ou son nid. Espèce inscrite sur la liste rouge de l’UICN comme espèce concernée depuis 2012. |
La dégradation voire la destruction de son habitat par les activités anthropiques est la principale menace (p. ex. : endiguement, assèchement par drainage ou remblayage des milieux humides). D’autres menaces restent significatives : (1) les plantes envahissantes; (2) le lieu de nidification est souvent soumis à des phénomènes météorologiques catastrophiques; (3) la pollution agricole; (4) les changements climatiques; (5) la collision avec des structures hautes en période migratoire. Au 20e siècle, au moins 50% de l’habitat du râle jaune a disparu des rives du fleuve Saint-Laurent.
L’Archipel de L'Isle-aux-Grues est un lieu important de nidification mais aussi d’alimentation et de rassemblement pour la mue. En hiver, le râle jaune retourne aux États-Unis sur la côte Ouest jusqu’au Mexique. Comportement discret et furtif qui le rend difficilement observable et donc méconnu. Il ne s’envole pas à l’approche d’un humain mais reste caché dans la végétation. Mâle fait de nombreuses vocalises la nuit en particulier, son chant est une succession de deux ou trois clics : tic-tic, tic-tic-tic. Femelle ne chante pas. Grandes pressions pour les habitats utilisés dans les aires d‘hivernage. Les individus qui ont mués sont incapables de voler pendant environ deux semaines. Les prédateurs sont les rapaces mais aussi d’autres oiseaux (p. ex. : carouge à épaulettes) et des mammifères (p. ex. : chat, renard).
Un plan de gestion national est en cours. L’espèce sert d’indicateur pour la santé des marais et des prairies humides.
COSEPAC. 2009. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le râle jaune (Coturnicops noveboracensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii+36p.
MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE. Dernière consultation le 1 aout 2012. http://www.mrnf.gouv.qc.ca/
REGISTRE PUBLIC DES ESPÈCES EN PÉRIL. Dernière consultation le 1 aout 2012. www.registrelep.gc.ca
UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE (UICN). 2012. www.iucnredlist.org