Gobie à taches noires / Round goby / Neogobius melanostomus

Gobiidés


Éléments distinctifs

Habitat (adulte)

Espèce benthique euryhaline et eurytherme.

Estuaires, lacs et grandes rivières.

Préférence pour les substrats rocheux et durs avec abris pour se cacher. Parfois, sable et vase. Profondeur entre 0 et 18 m (lac Saint-Pierre).

Alimentation

Carnivore opportuniste avec une alimentation benthique et nocturne.

Larves d’insectes, crustacés, mollusques et poissons (œufs et individus de petite taille).

Cannibalisme.

Reproduction

La fraie a lieu du mois d’avril au mois de septembre (température entre 9 et 26°C). Le nid est construit par le mâle à proximité du rivage sur fond recouvert de roches, bois, plantes aquatiques ou autres déchets servant d’abris; entre 0,2 et 1,5 m de profondeur. Les œufs sont démersaux et adhésifs; 200 à 10 000 œufs par femelle par période de fraie (le nombre est positivement corrélé à l’âge et à la taille de la femelle). Les œufs sont protégés par le mâle. Une femelle peut pondre jusqu’à six fois par période de fraie. La maturité sexuelle des femelles est atteinte à l’âge de 2-3 ans et des celle des mâles à l’âge de 3-4 ans.

Points saillants

Le gobie à taches noires est une espèce sédentaire effectuant uniquement des migrations verticales journalière et saisonnière. Son espérance de vie est de 4 ans. Il est la proie de poissons indigènes (p. ex. : perchaude, achigans, dorés, grand brochet) et d’oiseaux ichtyophages (p. ex. : cormoran à aigrettes). Cette espèce peut survivre dans de très mauvaises conditions environnementales (p. ex. : forte turbidité, faible concentration en oxygène).

Rapports à l'humain

Le gobie à taches noires est une espèce invasive originaire d’Europe. En 1990 : 1ère mention en Amérique du Nord dans la rivière St. Clair; en 1997 : 1ère mention au Québec. Le gobie à taches noires à été introduit via les eaux de ballast des bateaux marchands. En effet, lorsque les calles étaient vides, les navires remplissaient d'eau de mer leurs ballast afin d'assurer leur stabilité et les vidaient au point de chargement. Cette méthode était principalement utilisée vers la fin du 19e siècle et durant le 20e siècle. L'impact de cette pratique était le transport de milliards de mètres cubes d'eau de mer relâchée en eau douce ainsi qu'une quantité astronomique de zooplanctons, de phytoplanctons, de microbes, de plantes et d'animaux aquatiques. Aujourd'hui, cette méthode est encore utilisée, par contre elle est réglementée

 

Conséquences possibles

  • Espèce très agressive pouvant nuire aux écosystèmes aquatiques ainsi qu’aux pêches sportives et commerciales
  • Diminution des populations d’espèces indigènes
  • Consommation des petits poissons et des œufs
  • Compétition pour l’espace et la nourriture avec des espèces indigènes
  • Consommation de la moule zébrée et donc contribution à la réintroduction des contaminants de celle-ci dans la chaine alimentaire
  • Espèce porteuse de la septicémie hémorragique virale. Transmis à une espèce indigène, cette maladie infectieuse peut faire apparaître plusieurs symptômes chez les poissons et entraîner la mort. Néanmoins, celle-ci n’aurait aucune répercussion sur la santé humaine. 
 

Prévention et contrôle

La prévention est cruciale. Il faut contrôler son expansion puisqu'une fois introduite, son éradication est presque impossible. L'identification de nouveaux sites de colonisation se fait avec l'aide des pêcheurs sportifs et commerciaux ainsi que des professionnels des pêcheries dans le but de prévenir l'expansion de l'espèce.

Pour en savoir plus

BERNATCHEZ, L., et M. GIROUX. 2000. Les poissons d'eau douce du Québec et leur répartition dans l'est du Canada. Eds. Broquet. 350p.

BRODEUR, P., Y. REYOL, M. MINGELBIER, T. RIVIERE et P. DUMONT. 2011. Prédation du gobie à taches noires par les poissons du Saint-Laurent : contrôle potentiel d’une espèce exotique ? Le Naturaliste Canadien. 135 n°2, p4-11.

HOLM, E., N. E. MANDRAK et M. E. BURRIDGE. 2009. The Royal Ontario Museum field guide to freshwater fishes of Ontario. Eds Rom. 462p.

L’HÉRAULT L. 2006. Poissons du Québec, du Labrador et du Golfe Saint Laurent. Éditions Trafford. 412p.

 
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