Étangs et eaux tranquilles des secteurs inférieurs des rivières. Préférence pour des eaux calmes, peu profondes et riches en végétation. Substrat meuble (p. ex. : vase, limon).
Omnivore opportuniste avec une alimentation benthique et principalement nocturne. Larves d’insectes aquatiques, crustacés, mollusques, vers et débris végétaux.
La fraie a lieu au cours du printemps et de l’été sur des hauts-fonds herbeux. La tanche a une préférence pour les eaux peu profondes et chaudes (environ 19°C) avec une végétation dense. La femelle est accompagnée par plusieurs mâles. Les œufs sont adhésifs, verdâtres, de 0,8 à 1 mm de diamètre. Jusqu’à 600 000 œufs sont produits pour 1 kg de poids corporel (p. ex. : Haut-Richelieu ≈ 221 750 œufs pour une femelle de 986 g). Il n’y a pas de nid construit, les œufs sont déposés sur la végétation. L’éclosion se produit 2 à 6 jours après la fécondation. Plusieurs pontes ont lieu par période de fraie. La maturité sexuelle est atteinte entre 2 et 6 ans (longueur standard entre 7 et 25 cm).
La tanche est une espèce sédentaire. Son espérance de vie est de 20 à 30 ans. Les individus pèsent de 1,2 à 1,6 kg. Le grand brochet est un de ses rares prédateurs. Elle est en compétition avec des espèces de poissons exploités et d’autres cyprinidés. Elle exploite la même ressource alimentaire que le chevalier cuivré. La tanche est une espèce nuisible à causes de ses habitudes fouisseuses, (1) sédiments remis en suspension, (2) végétation aquatique déracinée, (3) augmentation de la turbidité et de la température : cela a des impacts sur la faune aquatique. Cette espèce est tolérante aux faibles taux d’oxygène, elle est capable de s’envaser en cas de mauvaises conditions et de vivre une journée hors de l’eau. Elle entre en hibernation durant l’hiver : elle vit enfoui dans le limon en état passif. Cette espèce a probablement été introduite avec des parasites (p. ex. : Valipora campylancristrota). La tanche peut s’hybrider avec la carpe.
La tanche est une espèce originaire d’Europe et d’Asie qui a été introduite au Québec par négligence, dans des étangs fermés en 1986. Au cours des années 1990, elle a été libérée dans le Haut-Richelieu. C’est une espèce peu recherchée par les pêcheurs sportifs.
La priorité est de contrôler son expansion.
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