Trachémyde à tempes rouges, tortue de Floride
Reptile d’eau douce vivant dans des cours d’eau calmes et lents, étangs, lacs et marais. Aussi présente dans des canaux d’irrigation et des étangs urbains. À la recherche de chaleur, la tortue à oreilles rouges est souvent présente à la surface de l’eau ou sur des perchoirs (p. ex. : roche). Espèce très tolérante : eurytherme et euryhaline. Température optimale pour ses activités : 25 à 30°C. À l’extrême, elle a déjà été observée entrain de nager sous la glace et vivant à une température de 42°C. L’hiver, elle hiberne au fond des étangs.
Espèce omnivore : plantes aquatiques, insectes et autres invertébrés, têtards, poissons et œufs de grenouille.
La tortue à oreilles rouges réalise une parade nuptiale. Le mâle nage vers une femelle choisie, il se retourne pour lui faire face et étire ses pattes antérieures (palmes étirées). La femelle s’immobilise et le mâle fait vibrer ses griffes le long de sa tête. La femelle ferme les yeux lorsqu’elle est prête à s’accoupler. La période de reproduction a lieu entre le mois d’avril et le mois d’août ; entre une et cinq pontes par année (actuellement une seule par année observée au Québec), 6 œufs en moyenne par ponte. Le nombre d’œufs est fonction de la taille et du poids de la femelle. Les œufs sont déposés dans un nid creusé dans le sol fournissant un environnement thermique stable pour le développement. L’éclosion a lieu entre 60 à 80 jours après la fécondation, la durée est fonction de la température du milieu. Présentement au Québec, il n’y a pas eu d’éclosion d’œufs incubés en nature (pas suffisamment d’unités thermiques). La maturité sexuelle est atteinte chez les mâles à une longueur entre 10 et 15 cm et chez les femelles entre 15 et 17 cm.
L’espèce est ectotherme. Son espérance de vie en captivité est de plus de 50 ans. C’est un compétiteur agressif des espèces de tortue indigène pour (1) l’habitat, (2) les sites de ponte, (3) les ressources alimentaires; tout cela grâce à son âge de maturité plus précoce, son taux de fécondité plus élevé et sa taille plus importante. Elle cause des déséquilibres dans les habitats qu’elle a colonisés. La tortue à oreilles rouges ressemble à une des tortues d’eau douce du Québec : la tortue peinte (Chrysemys picta), toutefois cette dernière n’a pas de tache rouge derrière les oreilles. C’est important de prévenir et de contenir la propagation de la tortue à oreilles rouges car elles pourraient menacer les espèces de tortue indigène dont 6 des 8 espèces sont en situation précaire. La tortue à oreilles rouges est inscrite sur la liste des 100 espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes au monde, liste publiée par le Groupe de spécialistes des espèces envahissantes (ISSG).
Native du bassin du Mississipi, la tortue à oreilles rouges a rapidement occupé une place de choix dans la vente de tortues domestiques. C’est l’espèce de tortues non indigènes la plus introduite à travers le monde. Elle est potentiellement envahissante au Québec. À cause de sa grande taille et de sa longévité, de nombreux propriétaires l’ont relâchée dans des zones humides. Grâce à ses faibles exigences quant aux conditions environnementales, elle s’est très rapidement adaptée et est devenue envahissante. La tortue à oreilles rouges peut transmettre la salmonellose, maladie digestive grave pouvant entrainer la mort des humains (souvent des enfants).
L’humain est le principal vecteur. L’importation de l’espèce est interdite dans plusieurs pays (p. ex. : France). Au Québec, le commerce est toujours autorisé. La prévention est très importante, en particulier auprès des citoyens et des entreprises ornementales. Si une personne souhaite se départir de son animal, elle doit se soumettre à des exigences telles que le retourner au magasin, mettre une annonce pour le vendre ou le donner, communiquer avec les clubs locaux d’aquarium ou euthanasier l’animal en dernier recours. Elle ne doit en aucun cas le relâcher dans un milieu naturel via les drains, les fosses ou les égouts. En effet, si on veut arrêter la propagation, il est indispensable d’arrêter de relâcher la tortue à oreilles rouges dans la nature.
MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE. Dernière consultation le 1 aout 2012. http://www.mrnf.gouv.qc.ca/
SOMMA, L. A., A. FOSTER et P. FULLER. 2012. Trachemys scripta elegans. USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. http://nas.er.usgs.gov/queries/factsheet.aspx?SpeciesID=1261 Dernière révision 28 octobre 2009.